Congo

Nous avons passé un  mois au Congo, du 23 juillet au 23 août. Durant les 15 premiers jours, nous avons fait de l’animation dans un orphelinat, tous les jours de 9h à 12h puis de 14h à 16h. Nous étions en partenariat avec une équipe de Guides congolaises. Avec les enfants, nous avons fait de nombreuses activités manuelles ( tricot, broderie, collages, dessins, perles), mais aussi des activités sportives et du soutien scolaire. Les enfants étaient âgés de 2 à 19 ans, ce qui était parfois difficile pour leur proposer des activités, mais nous les divisions par tranche d’âge au besoin.

 

Durant les 15 derniers jours, nous avons crée un centre aéré, toujours en partenariat avec les Guides. Les activités avaient lieu uniquement par demi -journées, et les enfants venaient grâce au bouche à oreille ( 6 les premier jour, 50 le dernier jour). Nous avons la aussi fait des activités manuelles et sportives, souvent plus évoluées, car les enfants étaient plus scolarisés et comprenaient souvent plus vite que ceux de l’orphelinat, leurs conditions de vie étant différentes. Nous avons aussi pu réaliser des pompons, des bracelets brésiliens, et organiser un grand jeu sur les cinq continents. Nous avons clôturé nos activités par une visite du zoo.

Le rapport à l’argent est relativement difficile à gérer.


En effet, le Congo est un pays très pauvre (70% de la population est en dessous du seuil de pauvreté), à cause des guerres civiles récentes qui ont dévasté le pays en 1997, 1999 et 2002.


De plus, l’homme blanc, très facile à repérer de part sa couleur de peau semble être celui qui a de l’argent. Pendant notre séjour, on m’a donc souvent demandé de l’argent, ou même de ramener des personnes en France.


Les questions sont alors : à qui donner, quand donner, et combien ? 

Même s’il nous a souvent été très difficile de refuser de donner à des gens rencontrés dans la rue, que nous ne connaissions pas mais qui semblaient en grande nécessité, nous avons préféré privilégier le don à des personnes avec lesquelles nous avions passé du temps, comme la responsable de l’orphelinat, et les scouts et guides du Congo.


En effet, même si nous étions conscientes qu’ils espéraient un apport financier de notre part, nos relations n’étaient en aucun point intéressées, ce qui nous a été fort agréable et nous a encouragées à les aider.

Avant de partir en projet de solidarité, il est préférable de se renseigner sur le pays, ses traditions, son histoire.


Cependant, il n’est pas toujours facile d’être très bien renseigné avant de partir, mais il est important d’en discuter sur place, par exemple avec les partenaires de l’action de solidarité menée.


Ainsi, nous sommes arrivées au Congo au milieu du procès des disparus du Beach (procès de responsables militaires ayant fait disparaître plus de 300 jeunes à leur retour d’exil durant la guerre civile de 1999). Nous avions à peine entendu parler de cet évènement avant de partir, mais nous en avons beaucoup parlé avec les scouts et guides du Congo, ce qui nous a permis de mieux comprendre l’état d’esprit de la population, notamment au moment du verdict du procès.


Dans notre cas, l’apprentissage de la langue n’a pas été nécessaire, puisque le Congo est un pays dont la langue officielle est le français.


Cependant nous avons appris quelques mots de l’un des dialectes congolais (le larri), et nous avons pu constater que même si les mots utilisés en français étaient les mêmes, leur interprétation différait assez souvent, ce qui pouvait causer quelques quiproquos.

Vivre un projet de solidarité, est-ce que c’est partager les conditions de vie et vivre à la même enseigne ?


Je trouve important de partager les conditions de vie des habitants, tout en restant dans une certaine mesure.


En effet, il n’est pas toujours possible de boire la même eau, ni de manger les mêmes aliments, sous peine d’être malade.


Cependant, nous avons préparé un repas français et nous avons partagé un repas typiquement congolais avec nos hôtes, ce qui nous a permis d’échanger des recettes.


Par ailleurs, nous étions logées dans le quartier le plus populaire et l’un des plus pauvres de Brazzaville.


Cela était loin d’être dérangeant, puisque cela nous permettait d’être tout le temps en contact avec la population, et même protégée par elle, car nous étions repérées par notre voisinage qui veillait sur nous.

Après ce séjour, je ne pense pas que je voyagerais de la même manière.


Je pense en effet que je privilégierais le contact et même l’immersion dans la population.


Pour moi, voyager passe maintenant principalement par le contact et les échanges avec les habitants plutôt que par la visite de monuments, même si ceux-ci sont aussi intéressants.


Par ailleurs, je pense que je tâcherais de favoriser le tourisme équitable, afin d’être réellement bénéfique à la population, et non uniquement à un tour operator.